Cimetière du Père-Lachaise

Une incontournable promenade au "Cimetière du Père-Lachaise" qui , avec mon guide, nous a garantit la visite de plus de 70 célébrités et hommes illustres avec anecdotes et rituels insolites.............Véritable musée en plein air.

Pourquoi visiter "Le Père-Lachaise"un cimetière ?!..... et pourquoi pas !!!!.

Le cimetière du Père-Lachaise est le plus grand cimetière de Paris intra-muros et l'un des plus célèbres dans le monde. Situé dans le 20e arrondissement de la ville, de nombreuses personnes célèbres et hommes illustres y sont enterrées. Il accueille chaque année deux millions de visiteurs, ce qui en fait le cimetière le plus visité au monde.

Dans un premier temps, je vous invite à découvrir les dernières demeures des personnes célèbres et hommes illustres en commençant par les deux tombes les plus visitées....

Quarante ans après la mort du chanteur des Doors dans la baignoire d'un appartement parisien, sa sépulture reste une valeur sûre.

Jim Morrison est LA star ultime du Père-Lachaise, où il règne sous le regard probablement envieux de ses voisins Molière, Chopin et autres La Fontaine.

Il faut dire que l'énigmatique décès à 27 ans de l'illustre drogué en jean moulant a de quoi nourrir sa légende: overdose? suicide? crise cardiaque? 

En tout cas, sa pierre tombale est sans conteste la plus encombrée de Paris puisque des fans du monde entier viennent chaque jour y déposer des fleurs, des flasques de whisky ou des poèmes enamourés.

Le comble du chic restant quand même de jeter à «Jim» une cigarette en guise d'hommage.

La deuxième tombe la plus branchée de tout le Père-Lachaise, après celle de Jim Morrison. Œuvre à la fois admirée et scandaleuse, signée par le sculpteur expressionniste Jacob Epstein, la sépulture de l'auteur du Portrait de Dorian Gray est surmontée d'un sphinx ailé et nu.

Cette sculpture, si elle est passablement mégalo, convient néanmoins parfaitement au dandy irlandais qui déclarait à André Gide: «Je meurs au-dessus de mes moyens». Ici, le rituel à la mode consiste à embrasser la pierre au rouge à lèvres pour laisser une trace de son passage.

A noter que le sphinx a été victime d'une regrettable mutilation en 1961, lorsque deux touristes venues d'outre-Manche lui ont fracturé le membre viril. Il semblerait "qu'il" serve de presse-papiers dans les bureaux de ce cimetière.

L'acteur Ticky Holgado, décédé en 2004. 

Le Toulousain jovial a en effet tourné très peu de bons films au cours de sa carrière et sa tombe est une petite merveille kitsch. 

Au-dessus d'un buste pas ressemblant du tout, on y trouve cette phrase:

«Il est parti comme il a vécu, comme un Ange».

Terrassé par un cancer du poumon, Ticky Holgado avait laissé avant de mourir un message vidéo filmé par son ami Claude Lelouch :

«Il faut dire aux gens qu'il faut absolument arrêter de fumer».

Colette, romancière française, elle fut dans sa jeunesse exploitée par son premier mari, Henry Gauthier-Villars (dit Willy) qui signa ses œuvres, la série des Claudine. Elle s’en sépara et s’émancipa progressivement, déchaînant le scandale par ses tenues dénudées dans des spectacles de music-hall, ou s’affichant ouvertement dans des relations lesbiennes, en particulier avec Missy, la duchesse de Morny.

Elle poursuivit sa carrière littéraire (la Vagabonde, l’Envers du music-hall) , entra à l’Académie Goncourt qu’elle finit par présider. Elle eut une fille de son second mari, surnommée Bel-Gazou, qui tint un rôle important dans son œuvre. La liaison qu’elle eut avec son beau-fils Bertrand de Jouvenel lui inspira le Blé en herbe.
Son écriture sensuelle célébra l’émancipation de la femme, mais aussi la nature, en particulier le monde animal. Elle fut l’unique femme à avoir droit à des funérailles nationales. Elle repose auprès de sa fille.

Rossini fut inhumé dans la 4ème division du cimetière du Père-Lachaise. En 1887, son corps fut transféré à Florence, en la basilique Santa Croce dans laquelle il bénéficia d’un second tombeau.
Enfant prodige, ce compositeur italien s’imposa dans tous les genres de l’opéra (buffa et seria) qu’il réforma profondément. Il accumula les succès jusqu’à l’âge de 37 ans, puis pris une retraite tout en continuant à composer.
On lui doit parmi ses œuvres maîtresses des opéras (le Barbier de Séville, la Pie voleuse, Guillaume Tell) mais aussi un Stabbat Mater.

Mille anecdotes existent sur Rossini : gourmand, on sait qu’il donna son nom à un tournedos dont il donna lui-même la recette. 

On sait aussi qu’il avait pris l’habitude de composer dans son lit. Lors de l’écriture d’un Prélude pour piano, il laissa tomber sa partition. Plutôt que de se lever pour la ramasser, il décida d’en recommencer un autre !

Alfred de Musset (1810-1857)
A 18 ans, il appartenait déjà au cénacle des romantiques. Il écrivit de nombreux poèmes et collabora à la Revue de Paris.
Il rompit avec George Sand lors d’un voyage en Italie et cette rupture le marqua de manière définitive. Il fut l’auteur des Nuits d’octore, de Fantasio, des Caprices de Marianne, de On ne badine pas avec l’amour ou encore de Lorenzaccio. Lorsqu'en 1852 il est admis à l’Académie Française, il est déjà un homme malade.
Le buste du poète, œuvre de Barre, est encadré par l’alpha et l’omega au dessus de sa célèbre épitaphe : « Mes chers amis, quand je mourrai / Plantez un saule au cimetière / J’aime son feuillage éploré, / La pâleur m’en est douce et chère / Et son ombre sera légère / A la terre où je dormirai ».
Il est effectivement enterré sous un saule, avec ses parents.
En seconde ligne repose sa sœur statufiée, Mme Lardin de Musset. Leur frère Paul (1805-1880), auteur dramatique, repose quant à lui dans la 51ème division du même cimetière.

Félix Faure (1841-1899) fut connu pour son goût du faste et pour sa mort à l’Elysée dans les bras de sa maîtresse, madame Steinheil, ce qui a provoqua un léger scandale et beaucoup de jeux de mots (Il voulait être César : il ne fut que Pompée - Clemenceau) : il succomba d’une hémorragie cérébrale en pleine fellation !

Après avoir exercé plusieurs fonctions ministérielles, il fut élu en 1895 à la présidence de la République. 

Son court mandat fut marqué par le rapprochement franco-russe (visite du tsar à Paris) et les tensions avec la Grande-Bretagne suite à l’affaire de Fachoda. 

Avec la parution de son célèbre « J’accuse » dans l’Aurore (qui est une lettre ouverte qui est destinée à Félix Faure), Zola prit le risque d’une condamnation qui fait exploser l’affaire Dreyfus. Ses funérailles furent l’occasion d’une tentative manquée de coup d’état de la part de la Ligue des patriotes de Déroulède. 

Son gisant, œuvre de Saint-Marceau, le représente dans les plis du drapeau français.

Arman fut un artiste polyvalent : peintre, plasticien, sculpteur. Collectionneur passionné, il s’intéressa au statut de l’objet et au rapport que les sociétés modernes entretiennent avec celui-ci. C’est ainsi qu’il se fit connaître par ses fascinantes accumulations. Celles-ci ont investi les espaces publics de près d’une centaine de villes du monde, comme le Long Term Parking de l’ex-Fondation Cartier à Jouy-en-Josas, une tour de 19.50 mètres constituée de véritables automobiles superposées les unes sur les autres, coulées dans le béton. Les Parisiens connaissent tous deux de ses œuvres les plus emblématiques, situées de part et d’autre de la gare Saint-Lazare : l’accumulation d’horloges (L’heure de tous) et celle de bagages (Consigne à vie), qui font désormais partie intégrante de notre paysage urbain et qui servent encore très souvent de point de rendez-vous.

Le 4 novembre 2012 : Au Père-Lachaise, la mémoire d’Arman profanée.Vol de la plaque où figurait l’épitaphe pleine d’humour du sculpteur Arman, à savoir : "Enfin Seul !".

Franck ALAMO (Jean-François Grandin : 1941-2012) 

Visage adolescent, dents éclatantes (!) et tenues de minet, Frank Alamo symbolisa l’insouciance et l’appétit de vivre des années 1960. Ces années yé-yé qui virent l’éclosion d’un style musical nourri essentiellement de tubes américains traduits en français. Pas de blouson de cuir mais une tendance chic et sportive. L’antithèse du rock des mauvais garçons illustré par Vince Taylor.Son premier 45-tours, sorti en 1963, fut une reprise de Da Dou Ron Ron chanté par les Crickets. Devant le succès, son producteur, Eddie Barclay vit en lui un rival de Claude François, poulain de l’écurie Philips et de l’impresario Paul Lederman.

Fils d’un grand fabricant de téléviseurs, Jean-François Grandin tomba ainsi dans la variété par hasard. Il tira son pseudonyme, Frank Alamo, du célèbre western de John Wayne, Fort Alamo.

Lorsqu’il chanta, en 1964, Biche, ma biche, Frank Alamo grimpa en tête du hit-parade, dont il devint un familier, avec d’autres tubes comme Maillot 36-37 et Le Chef de la bande.

La belle aventure durera quelques années, jusqu’au grand chamboulement de 1968, qui mit fin à la carrière de Frank Alamo. Après avoir perdu ses fans en même temps que ses illusions, il devint tour à tour photographe, homme d’affaires, vendeur de voitures de luxe, avant de tenter plusieurs come-backs infructueux. Ce n’est qu’en 2006 qu’il renoua avec le succès, grâce à la tournée Âge tendre et têtes de bois.

......la biche sur le fronton qui fit son succès !!!

CHOPIN Frédéric (1810-1849)

Né en Pologne d’un père français et d’une mère polonaise, il se fit d’abord connaître à Vienne, mais la révolution polonaise de 1830 le poussa à venir à Paris. La « colonie » polonaise de la capitale lui fournit de nombreux élèves. Pianiste virtuose, il a surtout écrit pour cet instrument et en est devenu le compositeur romantique par excellence : Valses, Mazurkas, Préludes et Polonaises. Il est également connu pour sa liaison avec George Sand. Craignant d’être inhumé vivant, il avait supplié que son corps et son cœur soient séparés : le premier repose au Père-Lachaise, sous une statue d’Euterpe au luth brisé, œuvre de Clesinger (également auteur du médaillon qui orne sa tombe le représentant de profil, d’après un moulage réalisé juste après sa mort). Le second fut ramené à Varsovie par sa sœur : il est enchâssé dans un carditaphe qui se trouve sur un pilier de la cathédrale Sainte Croix de la ville. Sa tombe est un lieu de pèlerinage pour tous les Polonais en visite à Paris (beaucoup de fleurs rouges et blanches, couleurs du pays). Un coffret déposé à côté du cercueil contient de la terre de son pays natal.

BASHUNG Alain (1947-2009)

Perfecto, jean moulant et bottes de cow-boy, ce chanteur de rock se fit connaître au début des années 80 avec l’album Pizza, avec les tubes Gaby et Vertige de l’Amour, aux paroles signées par Boris Bergman, le parolier de Juliette Gréco. Il fut ensuite l’auteur d’un album réalisé avec Gainsbourg qui, moins facile d’accès, ne connut pas le même succès.Pendant dix ans, il obtint de nouveaux tubes - comme Osez Joséphine (1991) ou Ma petite entreprise (1994). 

Qualifié en 2008 de « dernier des géants » par l’hebdomadaire culturel Les Inrockuptibles, Bashung occupait depuis quelques années une place de premier plan sur l’échiquier de la chanson française, inspirant toute une génération de nouveaux artistes, tel Raphaël.

Blanche et très sobre, la pierre tombale est gravée d’arcs de cercle concentriques noirs, évoquant les sillons des disques vinyles de naguère, tandis que deux mots chargés de tendresse et d’émotion, attirent le regard au bas de la stèle : « Tant aimé ».

...pas nécessaire de faire de la Pub..

SCHOELCHER Victor (1804-1893) 

Sous-secrétaire d’Etat en 1848, il fit adopter le décret abolissant l’esclavage dans les colonies françaises. 

Député, il s’opposa au coup d’Etat de Louis Napoléon et fut exilé en Angleterre. Revenu en France après la chute de l’Empire, il siégea à l’Assemblée en tant que député de la Martinique.

Son nom a été donné à une commune de la Martinique. Il fut inhumé auprès de son père Marc Schoelcher au Père-Lachaise, sous un monument dont le médaillon est de Haunaux et le Haut-relief en bronze de Fromanger. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne représente pas le père et le fils mais une allégorie des deux facettes idéales de la vie ouvrière : le travail manuel dans la journée (à droite, représenté sous les traits de Marc Schoelcher) et l’étude le soir.

Ses cendres furent transférées (en même temps que celles de son père dont on ne voulut pas le séparer) au Panthéon le 20 mai 1949.

L’actuel monument du Père-Lachaise est donc devenu un cénotaphe.

INGRES Jean-Dominique-Auguste (1780-1867)

Il meurt à quatre-vingt-six ans le 14 janvier 1867 des suites d’une pneumonie. 
Il est enterré le 17 janvier au Père-Lachaise dans la 23ème division.

Sa stèle est l’œuvre de Baltard, son ami et architecte des Halles. Jean-Marie Bonnassieux est l’auteur du buste. 
Ses deux épouses reposent à ses côtés.

C’est à Montauban que naît Jean-Dominique-Auguste Ingres le 29 août 1780, fils d’un artiste touche-à-tout qui l’initie très vite au dessin et au violon, les deux disciplines destinées à prendre une place prépondérante dans la vie de l’artiste. 

A onze ans, il intègre l’Académie des Beaux-Arts de Toulouse mais ne délaisse par pour autant la musique : quatre ans plus tard, il devient second violon dans l’orchestre du Capitole.

En premier plan, la plus grande, la tombe de Gilbert Bécaud....juste à côté celle de Sophie Daumier et puis pour finir celle de Marie Trintignant...

BECAUD Gilbert (François Gilbert Silly : 1927-2001) - Compositeur et chanteur français, il fut lancé par Edith Piaf mais imposa très vite son style et son énergie incroyable qui le firent baptiser M. 100 000 volts. Il composa et interpréta de grands tubes (Nathalie, Et maintenant) et fut un fidèle de l’Olympia où il se produisit plus de trente fois. Il fut également l’auteur d’un opéra, l’Opéra d’Aran.

DAUMIER Sophie (Elisabeth Hugon : 1936-2003) - Comédienne de cinéma et de théâtre, elle est surtout connue pour avoir partagé de 1965 à 1977 la vie de l’humoriste Guy Bedos avec lequel elle enregistra des duos restés célèbres, en particulier la fameuse Drague. Elle mourut des suites d’une maladie génétique rare, la chorée de Huntington se traduisant par une dégénérescence neuronale affectant les fonctions motrices et cognitives. Elle repose entre Marie Trintignant et Gilbert Bécaud. Avec elle repose son fils, Philippe Bedos (1954-2010) (il avait été adopté à 9 ans par Guy Bedos), mort de cette même maladie....

Les tombes de Molière et de La Fontaine.......

où leur présence est encore à ce jour discutée !

DAUDET Alphonse (1840-1897)

Après la faillite de son père, négociant en soieries, il fut contraint de prendre un emploi de répétiteur au collège d’Alès. Venu rejoindre son frère à Paris, il devint le secrétaire du duc de Morny : il pénétra ainsi les hautes sphères de la société du Second Empire.

Ses souvenirs d’une jeunesse pauvre nourrirent son roman le Petit chose, tandis que sa Provence natale fut la source de plusieurs de ses contes : Tartarin de Tarascon, l’Arlésienne et surtout les fameuses Lettres de mon moulin. 

Reconnu et consacré, il produisit par la suite des romans de facture réaliste (les Contes du Lundi). Dans les dernières années de sa vie, il résista vaillamment aux assauts de la syphilis qui devait l’emporter.

Sa chapelle est peu visible, ne donnant pas sur l’allée 

                                        

PARMENTIER Antoine (1737-1813)
Agronome et philanthrope français, il comprit lors d’une disette en 1769 qu’il fallait trouver de nouveaux végétaux nourrissants. Il préconisa la culture de la pomme de terre, qu’utilisaient depuis longtemps les Allemands. Louis XVI l’autorisa à cultiver ce légume dans la plaine des Sablons et porta le même jour une fleur de ce tubercule à sa boutonnière, lui apportant ainsi sa caution.

Outre le hachis auquel il attacha son nom, une station de métro honore sa mémoire à Paris.

Son tombeau reproduit en bas-relief les objets relatifs à la culture de la pomme de terre. Un médaillon de Noël-Etienne Fessard l’orne.

Il n’est pas rare d’y trouver des pommes de terre, apportées par des visiteurs facétieux

GILL André (André Gosset de Guines : 1838-1885)


Dessinateur et caricaturiste très talentueux, il a contribué par son œuvre amusante à déstabiliser le Second-Empire.

Son impertinence lui valut de sérieux ennuis avec la censure. Il a croqué toutes les célébrités de son temps de son style féroce. 

Il a immortalisé l’ancien Cabaret des Assassins en peignant son enseigne (Là, peint A. Gill) devenu depuis le célèbre Lapin agile (l’original de cette enseigne est au musée du Vieux Montmartre).(voir Ici)

Il mourut fou.

Le buste en bronze qui orne sa tombe est de Laure Coutan.

SALVADOR Henri (1917-2008)- Chanteur, guitariste et compositeur français, il fut, par la longévité de sa carrière, un des ponts générationnels de la musique française. L’artiste eut un parcours étonnant : né en Guyane de parents guadeloupéens, il entama sa carrière dans les années 30 dans les cabarets parisiens (Jimmy’s Bar) où il devint l’un des accompagnateurs de Django Reinhardt. Il fait partie après la guerre de l’orchestre de Ray Ventura. Musicien de jazz, parodiant le rock au tout début de ce mouvement, il s’orienta progressivement vers un registre populaire comique, travaillant en collaboration avec Boris Vian, et créant les titres qui firent son succès : Faut rigoler, Zorro est arrivé, Juanita Banana, Le travail c’est la santé... Dans un autre registre, on lui doit également Une chanson douce, Le lion est mort ce soir ou Syracuse. En revanche, contrairement à ce qu’on lit parfois, il ne fut pas le créateur, mais une des sources d’inspiration qui avaient été à l’origine de la bossa nova..

En arrière plan, la tombe d'Edith Piaf

PIAF Edith (Edith Gassion : 1915-1963)

Chanteuse populaire à la carrière internationale mais également actrice dans plusieurs films. Que dire qui n’ait pas été dit ? La quête serait vaine.

Ses liaisons passionnées et souvent tragiques, ses déboires avec les médicaments, les jeunes artistes qu’elle lança (d’ Aznavour à Moustaki en passant par Montand), sa voix étonnante, sa vieillesse précoce en raison des excès, sa mort la veille de celle de Jean Cocteau, qui l’avait dirigée au théâtre... Tout a été dit. Restent évidemment ses « tubes », certains usés à force d’avoir été trop joués (Hymne à l’amour, la Vie en rose, Je ne regrette rien...), dissimulant d’autres titres moins connus mais au moins aussi bouleversants.

Elle est inhumée avec son dernier époux de 20 ans son cadet qu’elle avait contribué à lancer : Theophanis Lamboukas, qu’elle avait baptisé Théo Sarapo (1936-1970) et qui mourut sept ans après elle d’un accident de voiture. Leur tombe est bien l’une des plus visitées du cimetière, certains ne faisant le déplacement que pour elle. Dans ce caveau reposent également son père Louis Alphonse Gassion (1881-1944), et sa fille, la petite Marcelle Dupont (1933-1935). On cherchera en vain sa mère : Anneta Giovanna Maillard, Line Marsa de son nom de scène (1895-1945), fut inhumée au cimetière parisien de Thiais. Sa tombe fut reprise il y a déjà bien longtemps.

Que sa tombe soit au Père-Lachaise, que son enterrement ait donné lieu à une foule immense : toute le monde le sait.

Le Columbarium du Père-Lachaise

L’histoire du crématorium et du columbarium du Père Lachaise s’inscrit dans un contexte précis : celui, à la fin du XIXe siècle, du mouvement de sécularisation et de laïcisation de la société dans tous les domaines, y compris celui du funéraire. 

Pendant longtemps en effet, les autorités catholiques s’opposèrent à ce que les défunts ne disparaissent autrement que sous la terre, et à l’issue d’une cérémonie religieuse. La crémation offrait pour elles le double scandale de les voir partir en cendres, qui plus est avec la possibilité d’échapper à la dernière messe.......

Le Père Lachaise fut le premier cimetière à disposer d’un jardin du souvenir, vaste pelouse contre le mur de la rue des Rondeaux, que laquelle on peut disperser les cendres. Aujourd’hui, la pratique s’est développée à l’infini, et des petits cimetières ruraux possèdent leur propre jardin de dispersion.

SIGNORET Simone (Simone Kaminker : 1921-1985) - L’actrice, qui avait connu son premier grand succès grâce à son rôle dans Casque d’Or, enchaîna une carrière internationale dans laquelle elle interpréta le plus souvent des rôles de femmes psychologiquement fortes (l’Armée des ombres, Madame le Juge, le Chat). Elle fut également connue pour ses prises de position politique : proche du PCF, elle s’en éloigna lors de la radicalisation de Moscou. Elle fut enfin écrivain (la Nostalgie n’est plus ce qu’elle était, Adieu Volodia). Elle laisse l’image d’une femme de conviction, extrêmement populaire.

Elle est inhumée auprès de celui qui fut son compagnon dans la vie, Yves Montand. C’est l’une des tombes les plus visitées du cimetière.

MONTAND Yves (Ivo Livi : 1921-1991) - Quoique remarié, cet artiste complet vint rejoindre en 1991 celle avec laquelle il avait mené une bonne partie de sa vie : Simone Signoret. Acteur (le Salaire de la peur, César et Rosalie, Jean de Florette...), chanteur (Battling Joe, les Feuilles mortes, A Bicyclette...) ; sa vie fut particulièrement médiatisée, qu’elle fût intime (sa liaison avec Marilyn Monroe) ou publique (prise de position politique).A coté de leur dalle commune ont été plantés des bouleaux provenant de leur propriété de l’Eure. La tombe fut à nouveau médiatisée en 1988 lors de l’exhumation d’Yves Montand afin d’établir des tests de paternité.

DELACROIX Eugène (1799-1863) - Fils présomptif de Talleyrand, il se montra toujours rebelle à l’enseignement académique et fut par contre très influencé par Géricault. Son premier tableau, Dante et Virgile traversant le lac qui entoure la ville infernale de Dité fit scandale en 1822. La mort de Sardanapale le fit au contraire proclamer chef de l’école coloriste. Il participa ensuite au mouvement romantique avec des tableaux comme la Liberté sur les barricades. Du Maroc où il s’était rendu, il ramena une série de toiles souvent langoureuses, parfois violentes, participant de la mode orientaliste.

Son tombeau en lave de Volvic reproduit fidèlement celui de Scipion.

BIZET Georges (Alexandre César Léopold Bizet : 1838-1875)

Élève au Conservatoire, élève de Jacques Fromental Halevy (dont il épousa une fille, Geneviève), il remporta le premier Grand prix de Rome en 1857.

Il fut évidemment l’immortel auteur de Carmen, d’après une nouvelle de Prosper Mérimée et sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halevy (lui-même fils de Jacques Halevy). Cette œuvre, la plus jouée au monde, ne doit cependant pas éclipser d’autres créations de Bizet : l’Arlésienne, les Pêcheurs de perles ou encore La jeune fille de Perth qui recèlent également des morceaux forts connus.

Atteint d’une angine de poitrine et de rhumatismes articulaires, il mourut des suites d’un bain dans l’eau glacée de la Seine.

Son tombeau (par Charles Garnier) était orné d’un buste volé en novembre 2006. Retrouvé, il est maintenant détenu par la conservation du cimetière dans l’attente d’un hypothétique replacement qui risque de durer faute de crédits.

MÉLIÈS Georges (1861-1938)

Illusionniste, il est surtout connu pour avoir été l’un des pères fondateurs du cinéma. Il prit contact avec les frères Lumière qui le dissuadèrent de se lancer dans le cinéma (non pas tant parce qu’ils ne croyaient pas en leur invention, comme on le lit souvent, mais plutôt parce qu’ils voulaient éloigner un concurrent potentiel).

Méliès ne se découragea pas et réalisa les premiers films avec des mises en scène véritables. Il fut ainsi le créateur des trucages (que l’on appelait pas encore « effets spéciaux »), son grand succès dans ce domaine étant le Voyage dans la Lune.

Novateur jusqu’au bout, il créa les premiers studios de cinéma à Montreuil-sous-Bois (la Star film) et tourna sans discontinuer de 1889 à 1914 plus de 600 films. Avec la guerre, son entreprise fit faillite et, ruiné, il dut pour subsister vendre des jouets dans une petite boutique de la gare Montparnasse. De nos jours, tous ses films qui ont échappé à la destruction (beaucoup furent sauvés par Henri Langlois) font la joie des amoureux du septième art.

Et j'ai gardée pour la fin, une dernière tombe....la plus graveleuse!

Né en 1848 et mort en 1870, le journaliste Victor Noir était journaliste à La Marseillaise.

Un différend avec le prince Pierre Bonaparte, cousin de l'Empereur, lui valut d'être abattu par ce dernier. 

Victor Noir devint aussi un martyr républicain, et son cadavre fut immortalisé par une statue funéraire d'un réalisme saisissant.

En effet, le sculpteur grava dans le bronze le gonflement dû à l'érection post-mortem du défunt. 

Depuis, de nombreuses femmes sont venues toucher ou se frotter discrètement à cette proéminence dans l'espoir d'être rendues fertiles... 

Une anecdote probablement authentique, au vu de la marque de frottements répétés qu'on distingue aujourd'hui encore dans l'entre-jambe de ce Don Juan posthume.

Encore quelques photos prises dans ce cimetière.....Une visite de 3h avec Annie Chapuis, une guide qui nous a montré le Père Lachaise ..... Très à l'écoute de nos demandes, elle manie avec beaucoup de justesse l'humour (fusse t-il noir parfois). Trois heures magiques et si vous en avez l'occasion, je la recommande absolument à tous ceux qui désirent découvrir ce lieu extraordinaire. Bravo l'artiste!!! 

La tombe de J.Morrison à l'origine....

Je vous souhaite une bonne visite en espérant vous avoir donner l'envie, un jour, d'y aller...